Anne Bournas née en novembre 1957.

Partenaire du Quatuor Psophos.

Travaille dans un moulin des Landes.

Contact : anne-bournas@orange.fr

2022 : Galerie Guyenne Art Gascogne – 33000 – Bordeaux
2022 : Centre d’Art contemporain – Domaine de Lescombes – Eysines
2017 : Atrium – Mairie de Dax
2017 : Salle capitulaire Cour Mably – Mairie de Bordeaux
2016 : Galerie Guyenne Art Gascogne – 33000 Bordeaux
2015 : Médiathèque du Marsan – 40000 Mont de Marsan
2013 : Salle capitulaire Cour Mably – Mairie de Bordeaux
2013 : Orangerie du Château Siaurac – 33500 Néac
2012 : Galerie L’ Epicerie – 19470 Le Lonzac
2011 : Salle Capitulaire Cour Mably – Mairie de Bordeaux
2010 : Centre d’Art contemporain – Domaine de Lescombes- Eysines
2008 : R.K.R. – 33000 Bordeaux
2007 : R.K.R. – 33000 Bordeaux

Voilà plus de dix ans qu’Anne Bournas a choisi ce lieu aussi discret qu’un ermitage, vallon de
verdure que longe un chemin de sable bordé de coupes de pins, ces grandes parcelles
boisées qui affrontent tour à tour les tempêtes ou les forestiers et qui font le charme
monotone du paysage landais. Souches, branches éparses, fougères et éclairs de lumière
rose ou orange sur des troncs rugueux striés de noir sous un ciel versatile. Cette beauté n’est
pas la plus spectaculaire, ni la plus docile, mais pour ceux qui en saisissent la subtile mélodie,
elle est un trésor inépuisable.
Autour de sa maison d’où s’élance une pente d’herbes vives d’un vert éclatant jusqu’au
ruisseau en contrebas, Anne Bournas a constitué un petit hameau si accueillant et doux qu’il
semble parfois être une bulle soustraite aux alentours. C’est là qu’elle peint, explorant
l’espace avec ses couleurs, un espace intérieur qui prend ça et là l’allure de ce pays où elle
vit. Dans ses tableaux, la lune, la forêt, le sable, les pierres si rares dans ces parages, le ciel,
et bien sûr l’océan sont autant d’écrans reflétant le passage des saisons. Anne Bournas les
évoque avec une infinie délicatesse, cette attention extrême qu’elle offre aux êtres et aux
choses qui l’entourent. Dans sa peinture, cette qualité se traduit peut-être par cette distance
poussée parfois jusqu’à l’abstraction dans certaines toiles. Elle est une éthique, l’expression
d’un respect de la vie et la célébration des mouvements infinis des formes et de la matière,
qu’Anne Bournas ne voudrait en aucun cas enfermer dans des images ou des formules figées
et trop descriptives. L’un des enjeux de sa peinture est sans doute d’accompagner le
mouvement des formes et des éléments, de s’y mesurer, mais certainement pas de tenter
de le capturer ou de le reproduire. Pour cela, elle utilise, en plus de la peinture à l’huile,
quelques-uns de ces éléments archétypaux de la forêt et du paysage landais : sable,
goudron, ou encore bruyère, qui s’incarnent une nouvelle fois dans l’espace d’un tableau.
Si elle est nourrie de son expérience des lieux, de la répétition des jours dans cet
environnement qui constitue la trame indémêlable de l’ennui et de l’émerveillement, de la
joie et de la peine, de la lassitude et de l’espoir, l’œuvre d’Anne Bournas puise aussi dans les
livres, son autre grande passion. L’artiste, qui était lectrice d’édition avant de se tourner vers
la peinture, vit entourée d’une formidable bibliothèque qui constitue l’horizon alternatif de
son intérieur, où les tranches des ouvrages chargés de vie et de chaleur par les innombrables
et soigneuses manipulations, étayent les éclats de vert et d’or lancés par le soleil depuis le
jardin. Cette passerelle entre un monde saturé de mots et un autre voué au silence, Anne
Bournas l’a édifiée et la parcourt jour après jour dans sa maison des Landes.

- Paul Frèches -

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